Terre Humaine

22 mai 2006

TH SEPTEMBRE-OCTOBRE 2005 : L'EUROPE DES EGOÏSTES

L'EUROPE DES EGOÏSTES


Lors de la campagne référendaire, un jeune demande à Dominique Strauss Kahn ce que l’Europe lui a apporté. Le leader politique expliqua et démontra brillamment les avancées et bienfaits de la construction européenne dont la Paix, trop souvent oubliée. Il aurait dû lui retourner telle une gifle cinglante la pensée de John F. Kennedy : « Ne vous demandez pas ce que l’Amérique peut vous apporter. Demandez-vous, ce que vous pouvez apportez à l’Amérique. » Egoïsme.

Les agriculteurs dont chaque vache perçoit chaque jour trois euros de l’Europe ont majoritairement voté « non ». Egoïsme
« On a tous une bonne raison de voter non », avait dit Philippe de Villiers, donnant ainsi un parfait exemple de cynisme et d’égoïsme dans la démagogie.

Par nationalisme, par xénophobie ou par dogmatisme, les tenants du non, voulaient se débarrasser de cette Europe qui barre l’horizon, qui dérange les habitudes, qui impose des changements.

Le seul non compréhensible dans un premier temps est celui des victimes des délocalisations. Tous les jours, ou presque, des entreprises ferment ou réduisent le nombre de leurs salariés et s’installent ailleurs, le plus souvent hors d’Europe. Tous les jours, aussi, des entreprises se créent ou recrutent mais pas dans les mêmes catégories d’emplois. Pour ceux qui subissent ces délocalisations, la réalité est terrible. La seule solution : sortir par le haut : investir dès à présent dans la formation et la recherche.

Il y a vingt ans, l’extrême droite affirmait que la cause du chômage était l’immigration magrébine. Aujourd’hui, c’est du « plombier polonais » que viendrait tout le mal. Autrefois d’aucun pensait que Le Pen posait les bonnes questions, aujourd’hui, il partage la même réponse.


Charles Trompette
Août-Septembre 2005