Terre Humaine

06 juillet 2007

TH MAI 2007 : LE VIERGE, LE VIVACE ET LE BEL AUJOURD'HUI





« Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui »




Aujourd’hui la France doit dire « oui » à la Turquie, dire « oui » à ces femmes et à ces hommes qui luttent pour la démocratie contre l’obscurantisme, pour la laïcité contre une religion qui voile la femme. L’entrée de la Turquie dans l’Europe n’est ni une question de culture, ni un position géographique. L’Europe n’a-t-elle pas une frontière commune avec le Brésil ? En Guyane. La bannière bleue étoilée ne flotte-t-elle pas dans les Caraïbes, en Atlantique du Sud dans les Océans Indien et Pacifique ?
L’exclusion, le refus et le repli sur ses richesses, s’ils sont de bons arguments électoraux, conduisent à une mort certaine : mort au quotidien des gens du peuple.
Aujourd’hui, l’Europe exigera le retrait des armées étrangères d’Irak et d’Afghanistan devenus des bourbiers par les mensonges et la volonté de George W. Bush. Il a déjà commencé (Espagne et Italie). L’Iran, la Tchétchénie, le Darfour font l’objet de négociations. L’Europe fera comprendre à la Russie et à la Chine, si éloignées de la démocratie, que leur puissance économique ne les autorisent nullement à mépriser et à détruire la vie en Afrique et en Asie.
Les généraux birmans piétinent leur peuple, le régime nord-coréen affame son peuple avec la bénédiction de la dictature de Beijing. Les prochains Jeux Olympiques seront avant tout une formidable aubaine pour faire reculer le cynisme de dirigeants qui, depuis 60 ans, n’ont jamais rendu de comptes à leur peuple pour ne les régler qu’entre eux.
Aujourd’hui, l’Europe dialoguera avec ses peuples voisins, s’ouvrira à eux ; d’une seule voie, elle pèsera dans le dialogue des cultures, dénoncera le choc des civilisations et permettra à l’Afrique de vivre.



Charles Trompette









Faire des luttes paysannes un combat citoyen



Quel jour tragique que ce 17 avril 1996 ! Dix-neuf paysans sans terre brésiliens trouvent la mort. Tombés pour avoir revendiqué le droit à vivre de leur travail et de la terre, leur mémoire est depuis célébrée tous les ans. Ce jour est devenu commémoration pour les paysans et paysannes du monde entier mais il est surtout une journée de lutte et de revendications.
Partout, de Salvador à Jakarta, de Maputo à Santa Cruz, de Bangalore à Paris, la paysannerie est « en guerre ». En guerre contre un modèle économique qui, au nom du marché et de la concurrence, nous impose des aliments uniformisés, des aliments qui ne sont culturellement pas les nôtres, des aliments qui viennent d’ailleurs et de plus en plus loin, sont de moins en moins variés, des aliments dont l’origine et la propriété sont de plus en plus concentrées entre les mains de quelques multinationales et par conséquent, des aliments qui mettent en péril l’existence même de la paysannerie.
Manger ce que l’on produit, produire ce que l’on mange, voilà la base de la souveraineté alimentaire, qui doit être envisagée comme un droit fondamental, des individus et des peuples. C’est un droit, mais c’est aussi un devoir. Nous, citoyens des villes, citoyens d’Europe et du monde, nous sommes en devoir d’exiger que les conditions soient créées ou recréées pour qu’il puisse s’exercer. Quand l’Europe, où l’on dit qu’un paysan « disparaît toutes les trois minutes », sera vidée de sa paysannerie, que nous restera-t-il ?
La souveraineté alimentaire, seuls les paysans et les paysannes sont en mesure de la garantir. Et c’est eux que le modèle économique tend à faire disparaître, partout. On ne peut donc que les soutenir dans cette « guerre »… Mais surtout, on devrait tous la faire nôtre, car leur lutte n’est pas une lutte pour la survie d’une classe sociale : c’est une lutte pour l’humanité, et les manifestations du 17 avril réalisées cette année partout dans le monde en sont la preuve.





Isabelle Dos Reis







Oxfam juge insuffisant l’engagement du G8 contre la pauvreté



Les pays industrialisés n’ont pas tenu leurs promesses en matière de lutte contre la pauvreté, de santé et d’éducation, causant indirectement la mort de millions de personnes dans les pays pauvres, affirme Oxfam international.
Les pays du G8 sont très loin d’avoir honoré la promesse faite lors du sommet de Glenagles, en Ecosse, il y a deux ans, de consacrer 50 milliards de dollars de plus à ces problèmes.
Au cours des deux dernières années, les progrès réalisés dans l’ensemble n’ont de loin pas atteint ce qui avait été promis. Le coût de cette inaction se chiffre en millions de vies perdues du fait de la pauvreté.
Ce sommet, qui réunira du 6 au 8 juin, à l’invitation de la chancelière allemande Angela Merkel, les dirigeants de la Grande-Bretagne, du Canada, de la France, de l’Italie, du Japon, de la Russie et des Etats-Unis, sera consacré au changement climatique, à la pauvreté en Afrique et à la coopération économique.
La promesse faite à Gleneagles d’accroître l’aide internationale de 50 milliards de dollars d’ici 2010 pourrait, si le rythme actuel des donations se confirme, se traduire par une augmentation de 20 milliards seulement.
Les pays industrialisés n’aident pas non plus suffisamment les pays pauvres à financer leur adaptation aux défis posés par le changement climatique.
Ils ne versent que quelques millions et tirent ces petites sommes de budgets d’aide existants.




Terre Humaine



« C’est par la différence et dans le divers que s’exalte l’existence. »



Victor Segalen




« Le trésor de la vie et de l’humanité est la diversité. La diversité qui ne nie nullement l’unité. Accomplir l’unité de l’espèce humaine tout en respectant sa diversité est une idée non seulement de fond, mais de projet. »




Edgar Morin